Une planche inédite de l’album LE PETIT POUCET. Cette planche ne sera pas utilisée telle quelle mais nous en conserverons des éléments au montage. Le premier bandeau ne sera pas utilisé. la deuxième case sera gardée avec modifications et la troisième case prendra place sur le quatrième bandeau de la première planche de l’album…
Une planche inédite. En raison d’une modification du découpage, elle ne trouvait plus sa place dans le récit. Je me souviens des séances de travail avec Louis lors de la pose du texte. Beaucoup de rigolades , c’était joyeux.
Le nom du second de l’Ogre ; Coupe Tripes, page 25 de l’album BD Le Petit Poucet (2018 – éditions Mosquito) avait été trouvé par sa maman dans un livre en cherchant de la doc pour l’histoire. C’était bien vu, on avait bien ri ensemble à cette trouvaille.
De son coté, Louis avait repéré dans l’œuvre de François Villon Claquin le bonbretonsurnom donné à Bertrand Du Guesclin, connétable de France qui est cité à la page 15. De très bons souvenirs…
« Oser écrire une nouvelle variante sur le thème du petit poucet était une gageure dont se sont remarquablement sortis les Le Hir;
1e bonne idée : replacer l’histoire dans le contexte historique de la guerre de 100 Ans avec toute la misère liée (voir glossaire final)
2e bonne idée : … […] »
une critique signée de Damien Canteau à lire en intégralité sur Comixstrip
…. tout le monde connaît cette histoire… Louis & Jean-Louis Le Hir proposent une superbe version de ce conte populaire publié par Mosquito.
SUPERBE VERSION DU PETIT POUCET
Conte populaire appartenant à la tradition orale, Le Petit Poucet fut largement diffusé en France grâce à Charles Perrault qui le retranscrit et transforma dans son célèbre recueil Les contes de ma mère l’Oye publié en 1697.
Cette libre adaptation imaginée par Jean-Louis Le Hir est formidable. Comme le veut le conte de Perrault, l’auteur de Sherlock (2 volumes chez Glénat scénarisés par Didier Convard) place son histoire dans une ambiance lourde de fin de monde. La guerre et la famine ont eu raison de celle des parents du Petit Poucet. Les morts jonchent les sols et le fantastique embaume l’atmosphère de l’album. Ainsi cette version plaira aux adultes et adolescents – comme il était d’usage à l’époque, les histoires contées au coin du feu l’étaient pour les plus âgés – même si les jeunes lecteurs pourront y trouver un intérêt. Faire peur et avoir peur structurent la pensée et la personnalité des enfants comme l’écrivit le psychologue et pédagogue Bruno Bettelheim dans Psychanalyse des contes de fées en 1976.
UN GRAPHISME FORT ET PUISSANT
Comme nous l’avions souligné dans la publication précédente de Jean-Louis & Louis Le Hir, American Clown (Mosquito, 2014), nous sommes impressionnés par la partie graphique de ce dernier. Né en 1986, Le Hir filspossède à son actif déjà cinq albums en 5 ans (3 tomes de la série Clown, Hansel & Gretel et celui-ci).
Pour Le Petit Poucet, Louis réalise de nouveau de sublimes planches. Son trait vif et nerveux est quasi jeté et proche de l’esquisse, rehaussé par des couleurs numériques qui apportent de la tension au récit. Le noir et le rouge de l’antre de l’ogre tranchent avec la blancheur de la neige. Un petit bijou !
l’album est en vente dès aujourd’hui en librairie et online !
critique – publiée dans le
numéro 318 -février 2018- de la revue Humanisme
Les adaptations du conte de Charles Perrault sont innombrables, mais celle-ci prend place parmi les grandes versions illustrées de contes traditionnels, au côté de celles d’Arthur Rackham ou Gustave Doré. Il n’est pas question ici de revenir sur les interprétations historiques proposées par ces histoires folkloriques : victoire des faibles et des humiliés sur les puissants, triomphe de l’intelligence sur la bestialité, et dans « Poucet » parallèle entre guerres, grandes famines et climats rigoureux du Moyen Age, vécus au siècle de Louis XIV pendant lequel écrit Perrault. Pas question non plus de plonger dans les eaux où se baignent Tzvetan Todorov, Bruno Bettelheim et Marie-Louise von Franz, spécialistes des profondeurs de l’inconscient enfantin et pourvoyeurs de bien des travaux maçonniques sur la symbolique de la part d’enfance en l’homme et les oppositions ésotériques du bien et du mal : blancheur de la neige et du petit bonhomme, noirceur de la forêt profonde et de l’ogre… Pas question de s’arrêter sur ces sept enfants nés en moins de six ans, sur ces cailloux « sumbolum » remplacés par des miettes de pain jetés au long de voyages et d’épreuves qui jalonnent les parcours éclairés du labyrinthe dont Poucet, plus malin que Thésée, vient à bout tout seul.
En fait, au-delà de la proximité de ce « Poucet » avec le précédent album des Le Hir (« Hansel et Gretel », paru aussi chez Mosquito) rappelée par la famille misérable du bûcheron, la forêt, les cailloux et petits pains, l’ogre ou la sorcière, le triomphe du petit bonhomme les peurs et sagesse exprimés par les contes, ce qui incite avant tout à ouvrir grand cet album pour sept ans et plus, c’est la beauté plastique qui l’illumine : forêts ployant sous la neige, châteaux du vertige, personnages hallucinants, décors d’une remarquable beauté hauts en couleurs écarlates comme en clairs-obscurs, jouant des ressources de la BD : strips, texte illustré et mise en page.
Un petit bijou qui éclaire notre œil et notre esprit sur les traces de Poucet, juste avant que les oiseaux ne nous en volent les signes.
Le Petit Poucet est terminé. livré. A paraître aux éditions Mosquito.
On a eu beaucoup de plaisir à faire cet album. Une version dont l’action se situe à la fin de la guerre de cent ans, à l’époque de François Villon, sous le règne de louis XI.
A suivre…