Archives par mot-clé : BD/Livres

Les Volubiles grandissent !

dans un post du 23 janvier 2012 j’avais signalé la naissance des Volubiles de mon ami Luc Fivet.
Après « Repentirs » et « L’excès de bonheur nuit gravement à la santé » , trois nouveaux titres inédits au catalogue :
« Fourmilières » de Laurence Biberfeld, « L’or du rein » de Gérard Lapagesse et « Crash Test » de Max de Rib. Trois romans noirs, drôles et percutants à un prix dérisoire…

Rapidité, simplicité et maniabilité, c’est l’avenir de l’édition grâce au e-book ! Les Volubiles

CLOWN sur MORTEL MANAGEMENT …

Mortelle Culture n °84 : « Clown » de Le Hir

Aimez-vous le cirque, les clowns ? Derrière les strass du spectacle vivent, meurent, aiment et souffrent des êtres emmitouflés dans leur maquillage parfois… sanglant. Clown de Le Hir : un album de bande dessinée pratiquement muet qui nous plonge de l’autre côté du rideau…
Comment un gentil clown peut-il du jour au lendemain basculer dans le meurtre ? C’est ce que nous raconte Le Hir dans cet album aigre-doux où la violence des hommes pervertit toute beauté, brisant les âmes et les destins. Un album quasiment muet – ici, ni bulles ni onomatopées, juste quelques récitatifs liminaires jalonnant le récit avec parcimonie – où l’auteur entend exprimer l’action et la nature profonde des personnages par les seules images. Conte cruel sans paroles où la vision brute des événements suffit à rendre compte de ce qui est en jeu, Clown est une œuvre qui va pourtant bien au-delà du simple factuel grâce au traité visuel de Le Hir qui – par un trait simple et des ambiances colorées sensibles – insuffle poésie et émotion à chaque image.
Le personnage principal, pragmatiquement appelé « Clown », trouve un jour un bébé abandonné dans une décharge. Il adopte la petite fille qu’il nomme Zoé, et, dès lors, ces deux-là vont vivre des temps heureux malgré la misère, profondément attachés l’un à l’autre. Clown, massif et rond (rond comme son allure bedonnante, son crâne chauve et son nez rouge) et Zoé, frêle jeune fille fragilisée par la vie, vont former une drôle de famille, liés pour toujours par la vérité de leurs sentiments. Mais Zoé grandit, et Clown doit subvenir à leurs besoins. C’est ainsi qu’il se retrouve à travailler pour un cirque tenu par l’inquiétant Willy. Un drame atroce va alors survenir, en engendrant un plus atroce encore, bouleversant définitivement l’existence de celui qui est censé faire rire.
L’album en son entier est traversé par une certaine poésie désenchantée, voire désespérée, l’auteur nous entraînant sans ambages dans un engrenage où le pire, au bout du chemin, semble inéluctable. Oscillant entre Bill Watterson et Nicolas de Crécy, descendance inconsciente du Petit Cirque de Fred, Clown nous fait découvrir avant tout l’univers contrasté d’un auteur qui revient aux fondamentaux de la narration, les images se suffisant à elles-mêmes pour donner tout son sens au récit. Le travail chromatique y joue un rôle primordial, instaurant un climat plus implacable que les mots ; nous avons bien affaire à une œuvre atmosphérique. Cette histoire d’amour et de tristesse ne verse pourtant pas dans le larmoyant, affrontant la dureté des faits avec aplomb et ne montrant que le strict nécessaire pour ne pas s’engouffrer dans la sensiblerie.
La justesse de ton dont fait preuve Le Hir dans Clown plonge le lecteur dans la véracité d’un conte au miroir brisé, puisant dans la fiction de Dickens tout autant que dans le fait divers contemporain le plus sordide. Une odyssée de petites gens où le nez du clown devient rouge sang… nous remuant quelque part, là, tout au fond.

Cecil McKinley

( Cecil McKinley tient par ailleurs la rubrique Comic Books sur BDzoom)

CLOWN … chronique BDgest du 24 mai 2012

clown le hir BDgest
BD Gest – 24 mai 2012

C’est un soir d’hiver que Clown trouva Zoé… Il l’adopta…

Dans Clown, seule une voix off, économe de son verbe, vient soutenir le dessin, suffisamment rythmé et éloquent, sans qu’il soit nécessaire d’ajouter de dialogues. Le plus souvent, une phrase inachevée par planche, parfois deux, exceptionnellement trois, et il n’en faut pas plus. À chacun de se construire sa bande son, à base de pas qui crissent dans la neige, de gazouillis d’oiseaux au cours d’une partie de pêche, de poisson qui frit, pour illustrer les moments champêtres et les jours heureux.

Mais, bientôt, le son de la pluie qui tombe dru s’installe, accompagné de celui de la foule urbaine, des rires d’ivrognes, des cris et enfin du tonnerre. Le lecteur a perdu le sourire lorsque l’histoire a basculé. Dans un premier temps, porté par les sonorités qui s’échappent de cet album muet, il le referme la tête embrouillée de cris étouffés et de coups sourds. Encore immergé dans le drame dont il a été spectateur, peu de chance qu’il en ressorte plus loquace que le chauve massif au nez rouge, si son entourage succombe à l’idée saugrenue de lui adresser la parole. Preuve que la lecture du récit proposé par Le Hir fils et père, pour rapide qu’elle fût, risque de mettre du temps à se décanter dans son esprit et que la narration a touché là où ils le souhaitaient.

Néanmoins, tout n’est pas parfait (doit-on regretter la perfection et son revers, celui qui tue l’émotion ?). Sur le plan graphique, l’image du Calvin de Bill Watterson affublé de couettes et d’une chevelure de feu jouant le rôle de la petite Zoé assaille le moins regardant des amateurs. L’idée, incongrue, qu’un Léon la came maquillé par Guillaume Griffon, expert en mâchoires façon requins, campe celui de l’ignoble Willy s’invite elle aussi. Pourtant, l’ambiance – plus que le charme – opère au point de se retrouver accablé, vouté comme le cheval fourbu de la couverture. Clown a quelque chose d’envoutant et finalement d’assez unique qui laisse entre deux sentiments : l’envie de s’y plonger à nouveau pour en décortiquer les mécanismes après s’être laissé porter quarante-quatre planches durant et, au contraire, la crainte qu’une relecture finisse par nous hanter durablement. Tout ça, sur la base d’une histoire qui, finalement, brille par sa simplicité. Fort.
L. Cirade

CLOWN sur planetebd.com

Nouvelle critique de CLOWN sur Planetebd – 22 mai 2012 –
C’est un tout petit fil d’intrigue qui tend cet album élégant et parfois poétique. Tout dans sa construction vise à nous faire comprendre que derrière le visage du clown, se cache un drame potentiel. La première partie de l’album, contemplative et muette (une seule phrase par page) nous donne à voir la vie quotidienne de ce clown toujours grimé et de sa fragile petite fille qu’il éduque. De grands yeux innocents, sans ciller, apprennent tout de la vie humble et monotone de ce clown au visage rond. L’auteur parvient toutefois à créer une inquiétude derrière ces images apparemment anodines, et son trait fin contraste avec l’apparente bonhommie de son personnage. L’absence totale de dialogues, remplacés par une voix off sobre et terriblement réaliste, maintient la tension de manière efficace. La force de cet album est également visuelle, portée par le graphisme original de Louis le Hir, inspiré de Nicolas de Crécy ou de Frédéric Bézian, et par les très belles couleurs de son père Jean-Louis Le Hir. Une réelle patte que celle de ce jeune auteur qui signe ici son premier album. Mais un album malgré tout vite lu, et dont l’équilibre entre ses différentes parties n’est pas idéal, provoquant l’impression d’une fin un peu rapide. Il reste un bel objet sombrement onirique qui se distingue des parutions sans âme, et annonce la promesse de futures découvertes passionnantes sous la plume de Louis Le Hir.
Mick Léonard

CLOWN dans le blog des volubiles…

empreintes le blog des volubiles – 17 mai 2012
paru chez Mosquito. Ne pas se fier au titre : ça ne rigole pas tous les jours sous le chapiteau. Il y a beaucoup de tendresse, mais pas mal de noirceur aussi quand l’intrigue s’emballe. Une atmosphère surréaliste, un dessin maîtrisé : pour les amateurs de grande et belle bande dessinée, « Clown » n’est à manquer sous aucun prétexte !
LUC FIVET

la valeur montante dont parle Luc Fivet est Louis bien entendu.

CLOWN dans le mensuel dBD de mai …

j’ai eu la bonne surprise de lire un papier élogieux signé de Henri Filippini sur Clown (qu’il qualifie de POIGNANT) dans le cahier critiques du mensuel 63 de dBD, pour une large part consacré à Jean Giraud.
Un numéro pour ceux qui veulent en savoir plus sur l’homme qu’était Jean Giraud au travers des témoignages de personnes l’ayant côtoyé.

pour en revenir à CLOWN je n’ai pas pu résister de scanner le titre du papier de Filippini avec son icone aux coeurs…

CLOWN … la lettre MOSQUITO … n°49 – Mai 2012

Un mot de Michel Jans sur Clown dans la lettre Mosquito du mois de Mai :

Un clown solitaire recueille une petite fille. Toujours à ses côtés, dans les moments heureux comme dans les difficiles, il redécouvre la vie auprès de ce petit bout. Et si c’est parfois les vaches maigres, la petite famille trouve toujours un moyen de s’en sortir. L’homme bourru cède la place à toute l’humanité qu’il dissimulait sous son maquillage.

Et puis un jour, un jour terrible, tout bascule…

Et le clown va se montrer sous un autre visage : celui de la vengeance et de la sauvagerie. Autant vous le dire, ce n’est pas une histoire d’enfants de choeur.

Une mise en page magnifique au service d’un scénario implacable.

CLOWN dans le Grenier à Livres …

Un nouveau billet sur CLOWN daté du 11 mai 2012 et publié sur le Blog le grenier à livres

Clown a découvert un jour une petite fille dans les ordures. Il l’a recueilli dans sa petite roulotte de bois et l’a élevé comme sa propre fille. Il lui fait des cadeaux, la borde dans son lit, lui apprend à lire. La vie est douce, on mange au bord d’un feu au son de la guitare. Les années passent, Zoé grandit et les jours ne sont pas toujours facile. Il faut se faire un peu d’argent pour manger. Un jour, Clown et Zoé arrive en ville. Clown rencontre d’anciennes connaissances pour qui il va travailler un temps. Des « amis » peu recommandables qui vont le faire boire et briser son bonheur.

Clown commence comme un joli conte. Pour se terminer tragiquement.
Le scénario tient en quelques mots : il s’agit ici d’une sombre histoire de vengeance qui va amener Clown à trucider ses compagnons de travail et de beuverie. Impossible de vous en dire plus, je vous laisse découvrir la raison de cet acte désespéré et néanmoins compréhensible.
Les paroles sont réduites à l’essentiel et la narration se fait par l’intermédiaire d’une voix off qui se suffit à elle-même pour comprendre l’histoire, tant le dessin est explicite.
Car ce qui marque surtout dans cet album, c’est le graphisme époustouflant dans lequel se déploie cette simple histoire. Les deux auteurs, père et fils, font preuve d’un remarquable travail sur le dessin et la couleur. L’ambiance se fait tantôt feutrée, tantôt menaçante. Les expressions du visages sont extrêmement parlantes et on ressent la tendresse entre Clown et Zoé, tout en rondeurs, tout comme la menace insidieuse des artistes du cirque avec leurs visages grimaçants et anguleux. La colorisation est parfaite, jouant habilement sur la lumière et les couleurs. Les scènes de nuit sont vivantes. Le rouge du cirque est un fil conducteur qu’on retrouve au fil des pages.

Bref, c’est véritablement un très bel album que voilà et je n’ai pas envie de vous en dire plus tant il est à savourer avec les yeux !
Si j’apprécie les Editions Mosquito, en tant qu’éditeur de Sergio Toppi, je ne peux que saluer à nouveau leur travail pour la découverte de cette petite perle ! Découvrez-la sans tardez !

Choco


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CLOWN chroniqué sur Epistol’ART…

CLOWN BD du Lundi  Epistol'ART

Une chronique (7 mai 2012) publiée sur le blog Epistol’ART dans la rubrique La BD du Lundi :

Clown est un… clown. Jusque là, j’espère que vous suivez. Un clown itinérant qui se déplace de village en village avec sa roulotte et son cheval comme seuls bagages. Sa vie change lorsqu’il découvre un bébé abandonné qu’il décide alors de prendre sous son aile. La petite Zoé grandit et fait le bonheur du clown solitaire. Une nuit va tout changer, lourde de conséquences pour les deux personnages.

Cette BD est pour le moment un OVNI pour moi mais je pense que plusieurs lectures sont nécessaires pour bien s’imprégner de Clown, de Louis et Jean-Louis Le Hir aux éditions Mosquito. Et pour en capter toutes les subtilités, les non-dits, les richesses d’un dessin et d’une mise en couleurs qui créent une atmosphère si particulière.

Les non-dits, il en est d’autant plus question qu’il n’y a aucun dialogue dans Clown. Juste quelques bouts de phrases, disséminés ci et là, apportent quelques précisions mais paradoxalement, ils seraient presque de trop et leur pertinence ne m’a pas toujours sauté aux yeux.

Comme toute BD sans texte qui se respecte, l’ensemble se lit très (trop) vite, en quelques minutes mais je pense vraiment que l’ouvrage mérite qu’on s’y attarde, encore et encore afin qu’il se dévoile réellement à nous.
Clown a plusieurs atouts à faire valoir. Il est beau tout d’abord. Bougrement beau. Le panel des couleurs est superbe, tant dans des tons lumineux que dans d’autres plus sombres. Le dessin, particulier, a vraiment du charme et une identité propre qui sied à merveille ce genre d’histoire. C’est plutôt du côté scénario que j’aurais quelques réserves. Le pitch de départ n’a rien de franchement original mais ce n’est pas un problème tant le traitement est judicieux.

En revanche, il y a un certain manque de lisibilité lors de certaines scènes. Vouloir tout suggérer au détriment des mots est fort louable et, la plupart du temps, bien maîtrisé. Mais c’est quelquefois un peu plus laborieux. Du coup, il manque un petit supplément d’âme qui m’aurait fait m’attacher un peu plus à Clown et à Zoé. Il y a un peu trop de silences pour que ces beaux personnages pourtant touchants nous attendrissent pleinement. Du coup, lorsque tout bascule dans l’horreur (avec une mise en scène très juste, sobre mais éprouvante et terrible), on regrette d’avoir le sentiment que les personnages nous ont un peu échappé depuis quelques pages, quelques cases.
On peut aussi considérer que la fin est un peu expédiée. D’ailleurs, je m’étais fait la réflexion, aux deux tiers du livre, que Clown allait probablement être un diptyque. Ben non. Un peu dommage mais c’est tout le paradoxe de cette BD. Tout ne m’a pas convaincu et pourtant j’aurais aimé en avoir encore plus. Plus de jeunesse « insouciante » malgré les aléas de la vie et la pauvreté de leur condition de saltimbanques. Plus de moments partagés entre une Zoé adulte qui se cherche et un Clown un peu dépassé par une fille qui grandit et qui connait ses premiers émois. Un soupçon d’émotion supplémentaire lors de ces moments là et Clown aurait été, à mon sens, parfait.

Reste une très bonne BD dont la deuxième partie, bien plus sombre, la destine à un public averti. Nous ne sommes pas en présence d’une BD jeunesse mais bel et bien d’une BD adulte aussi tendre que tragique. Ce serait dommage, malgré les quelques réserves que j’ai pu faire et qui ne sont absolument pas rédhibitoires, de ne pas se laisser tenter.

FRANCK

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CLOWN … Note de lecture dans LA CHAINE D’UNION…

clown le hir

Note de lecture de Régis Doucet parue LA CHAINE D’UNION n° 60 d’avril 2012
(revue d’études maçonniques philosophiques et symboliques publiée par le Grand Orient De France)

CLOWN
C’est une histoire bien triste que raconte cette BD. Une de ces histoires à la Dickens, avec un clown triste, une enfant battue, la rencontre de deux êtres solitaires, le monde sordide et caché de certains cirques. La neige, la boue sur des villes grises. La détresse que rien ne peut guérir. Mais cet album vaut le détour, car ce récit est mené sans un seul mot, par la force de la seule narration graphique, par la séduction du dessin et de la mise en couleur. Le monde dessiné de Clown surprendra les amoureux de BD qui ont aimé Une nuit chez Kipling, ouvrage en noir et blanc dans un style fort éloigné de cet album. Last not least, Jean louis le Hir est accompagné dans cette BD par son fils Louis, un apprenti au niveau du maître.