Louis Le Hir et Stephano Casini , auteurs MOSQUITO… Quai de Bulles 2012

La première rencontre de Louis avec Stefano Casini , auteur italien de BD (publié en France par les éditions Mosquito) avait eu lieu lors de La 32ème édition du festival de la bande dessinée  Quai des Bulles du 26 au 28 octobre 2012 à St-Malo.

temoignage de Stefano Casini

Si vous faites défiler cette page vers le bas, vous tomberez sur une série de post endeuillés, (presque) comme s’il y avait une perversion insensée à écrire de telles choses, quand c’est au contraire le signe inéluctable du passage du temps à travers la mort des personnes et des personnages qui ont marqué notre existence.

En revanche, ce à quoi vous ne vous attendez pas, c’est la disparition de jeunes hommes qui pourraient être tes fils, oh que non, non seulement tu ne t’y attends pas, (mais en plus ce n’est pas juste) mais en plus c’est injuste, aussi évidente, vaine et inutile que cette observation banale puisse être.

J’ai partagé avec Louis plusieurs séances de dédicaces à travers la France, tous deux auteurs de Mosquito, pour promouvoir nos livres, côte à côte, contentant nos lecteurs en dédicassant nos albums. Auteur talentueux découvert par Michel Jans, il avait un signe (un trait) particulier, nerveux, fascinant combiné à une coloration (une mise en couleurs) mature malgré son jeune âge. Je me souviens de la chambre que nous avons partagée à Saint-Malo il y a huit ans, probablement notre première rencontre, moi en tant qu’auteur expérimenté, lui en tant que jeune artiste qui, à l’époque avait le même âge que mon fils aujourd’hui, un peu perdu dans un monde que lui aussi, comme tout le monde (d’ailleurs), a d’abord vécu comme un passionné, pour se retrouver après lui-même à l’intérieur. Un regard intense, sous d’épais sourcils noirs, englobé dans un doux ovale, il avait un caractère ombrageux et réservé, et souvent c’est moi qui ai entamé le dialogue (engagé la conversation) avec lui pour parler de (ses) passions et de (ses) projets, à la recherche d’un pont entre ses visions de jeune auteur et celles plus expérimentées d’auteurs plus âgés tels que moi, Vianello, Wasterlain.

Je l’ai revu à d’autres occasions, et notre relation est toujours restée dans les cadres d’une amitié respectueuse, loin des stéréotypes des jeunes, agitateurs et inconstants, Louis aimait la discrétion et l’observation, et j’avais préféré suivre (adopter) un comportement approprié parce que j’avais compris que pour se mettre en harmonie avec lui (entrer en résonance avec lui), c’était le temps et une approche lente, plus que des assauts frontaux, qui réduiraient sa timidité en miettes (feraient tomber son armure).

Je l’aurais certainement revu lorsque, à la fin de cette année maudite, nous aurions recommencé à fréquenter les festivals et les manifestations (artistiques), mais lui a décidé que non (en a décidé autrement), il a décidé d’arrêter tout et de geler (figer) le temps.

Voilà, devant les injustices que seule la brutalité de la vie peut nous offrir, il ne nous reste plus qu’à pleurer un jeune auteur dont on ne pourra plus voir les beautés qu’il aurait pu nous offrir.