Nous venons de découvrir que notre album faisait la couverture de L’AVIS des BULLES n° 159 du mois de mars,
avec une critique élogieuse signée de Sofie von Kelen.
Au coeur d’une immense forêt vivent un bûcheron,ses deux enfants et sa nouvelle femme.
Radine et acariâtre, celle-ci réussit à convaincre son mari de se débarrasser des petits en
les abandonnant
loin au milieu des arbres. Heureusement, ayant euvent de la trahison, le frère réussit à semer
des cailloux blancs et ramener tout le monde à bon port. Il aura moins de chance la fois avec suivante
ses miettes
de pain mangées par les oiseaux et les deux enfants se retrouveront seuls et affamés dans l’obscurité
jusqu’à ce que leurs errances ne les mènent à une curieuse et délicieuse maison…
Louis et Jean-Louis LE HIR s’approprient ici le célèbre conte populaire couché sur le papier par les frères
GRIMM en 1812. Toutefois, c’est en réalité la quatrième édition (celle de 1840), qui est ici adaptée,
les précédentes versions faisaient en effet état d’un abandon par la mère et non par la belle-mère ainsi
que d’une maison de pain et de sucre et non de pain d’épice. Inutile de vous rappeler le nombre incalculable
de fois où ce conte fut illustré depuis mais si vous deviez posséder une seule de ces adaptations,
il faudrait que ce fût celle-ci.
Difficile en effet d’égaler la perfection graphique de cet album lorsque le talent des auteurs,
le grand format Mosquito, l’impression éclatante ainsi que le design impeccable du livre
s’allient afin d’en faire un objet tellement attrayant que, une fois la lecture achevée,
nous avons purement et simplement envie de le dévorer.
Cette pulsion induite par une mise couleurs incroyablement alléchante rejoint d’ailleurs
le thème central de l’histoire qui n’est ni plus ni moins que la nourriture. En effet, les enfants sont abandonnés pour cause de disette, ne retrouvent pas leur chemin car leurs miettes ont été dévorées par les oiseaux avant de tomber
sur une maison en pain d’épice habitée par une sorcière anthropophage qui n’aura de cesse
que d’engraisser le frère afin de le cuisiner.
Pas de doute, il existe donc une certaine cohérence entre le fil rouge de l’album et l’appétit irrépressible qu’il inspire…
Dans un registre plus conscient, nous admirons entre autres le découpage ainsi que le travail des angles
qui donnent à certaines scènes telles que l’arrivée dans la maison de la sorcière par exemple
une puissance vertigineuse. Jouant sur les proportions ainsi que les rapports entre teintes froides et chaudes,
les auteurs construisent ici une oeuvre unique et universelle qui séduira les enfants comme les adultes,
les néophytes comme les connaisseurs et permettra à cette histoire populaire de gagner,
à travers ce nouvel habillage d’une beauté stupéfiante, un peu plus d’éternité…
Sofie von KELEN